Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/261

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Cette ville basse s’étend au bord de la mer, au milieu de marais infects, le long du port et de mille canaux. Je me gardai bien de la parcourir ; je sautai bien vite avec mon compagnon, pour gagner le quartier européen, dans un de ces véhicules de forme impossible, mais attelé de fort bons petits chevaux, dont les cochers indigènes s’arrachent les voyageurs à leur débarquement. Cependant nous parvînmes à entrer à peu près complets, Canon et moi, dans la même voiture : l’équipage tourna le dos au port. Quelques minutes après, nous gravissions au galop la pente assez rapide de la large avenue sablée et ombragée de grands arbres qui sépare les deux villes.

En une heure, nous gagnâmes les premières maisons ou plutôt les premiers palais du nouveau Batavia. Nous n’étions plus en Malaisie, nous étions dans l’un des plus beaux quartiers de l’une des plus belles capitales de l’Europe.

Construite par les ordres et d’après les plans du général Dœndels, embellie sous l’administration intelligente et active du baron Van Capellen, la nouvelle ville est aujourd’hui une des cités du monde le mieux disposées pour la vie orientale. Nous dépassâmes de magnifiques hôtels environnés de vastes jardins, puis, en suivant toujours l’avenue qui nous avait amenés, nous trouvâmes, sur notre droite, à peu près au milieu de la ville, un superbe bâtiment s’élevant au fond d’une cour profonde.