Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/281

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Pourquoi ? Je n’en sais vraiment rien ; je ne suis pas plus savant que les médecins de Molière sur le quare facit dormire.

L’opium dont font usage les Malais est en petits pains secs, aplatis et d’un brun foncé ; sa cassure est brillante et son odeur désagréable. On l’obtient par des incisions à la capsule des pavots et par l’expression de ces capsules dont le suc arrive bientôt à la consistance. C’est peut-être à l’influence des climats et à la différence des tempéraments chez les fumeurs que l’on doit attribuer les effets opposés qu’il produit, car le mode d’aspiration est presque partout le même, chez les sujets du Céleste-Empire comme chez les habitants des îles de la Sonde.

Nous nous glissâmes dans une des cases occupées par les fumeurs. Lorsque mes yeux se furent un peu accoutumés à l’atmosphère épaisse et viciée qui y régnait, je pus distinguer quelque chose autour de moi.

L’endroit où nous étions était une malheureuse cabane de bambous, ouverte à peu près à tous les vents ainsi que les autres huttes de Mysteer. Elle pouvait avoir une douzaine de pieds de profondeur sur huit ou dix de largeur. Les murs étaient recouverts de nattes grossières, et la toiture, en fort mauvais état, offrait çà et là des solutions de continuité par lesquelles, à travers les feuilles des palmiers, se glissaient, comme des curieuses, les étoiles d’or du ciel.

Au milieu de la salle unique que formaient les