Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/400

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çûmes, débouchant du passage qui est entre l’île Seapoys et celle d’Honan, une longue embarcation qui descendait de notre côté de toute la force de ses six avirons.

Canon monta sur un banc pour mieux voir si c’était vraiment vers nous qu’elle se dirigeait : il crut distinguer, debout sur l’avant, un homme qui nous faisait, avec quelque chose de blanc, signe d’attendre.

Sans désarmer, mais simplement en faisant lever les rames, afin d’être prêts à marcher en avant si nous nous étions trompés, nous ralentîmes alors notre course en nous laissant dériver.

Le changement de mouvement avait éveillé madame Lauters qui avait passé sa jolie tête blonde entre les rideaux de la tente, croyant peut-être que déjà nous étions arrivés à Whampoa.

Quelques minutes s’étaient à peine écoulées, que nous pouvions distinguer l’embarcation qui venait derrière nous.

C’était un long bateau poussé seulement par six avirons que maniaient assez maladroitement des Chinois, auxquels notre yole nous eût permis d’échapper bien facilement, si nous avions eu quelque chose à craindre. À son avant s’agitait un grand gaillard dans le costume d’un ouvrier du port, c’est-à-dire demi-nu, et une lettre à la main.

Probablement M. Hope, aussitôt après notre départ, avait eu quelque chose d’important à communiquer à sir John, et il avait expédié ce canot à notre pour-