Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/80

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étroit espace, nous trouvâmes un petit lac délicieusement ombragé de lataniers. On le doit au dernier roi de Candy qui, d’un marais infect, fit ainsi la plus ravissante promenade. Nous en fîmes le tour, et, nous dirigeant vers la porte du nord, nous passâmes près du palais du roi.

Tout ce que j’avais lu et entendu dire sur les Indes me permettait de m’attendre à quelque chose de plus splendide, de plus féerique que ce que j’avais devant les yeux.

Le palais était, et est encore aujourd’hui, sans nul doute, une basse construction longue de cent soixante à cent soixante-dix mètres environ et peinte en blanc. Je vis chacune de ses extrémités ornée de deux tours hexagones à deux étages, ressemblant beaucoup à des pigeonniers de fermes. Sans de jolies et fines sculptures que je remarquai à la voûte de la porte d’honneur, j’aurais passé vingt fois devant le palais sans en supposer la royale destination.

Nous obtînmes sans peine l’autorisation de pénétrer dans l’intérieur.

Les salles, abandonnées depuis longtemps, étaient basses et petites, et les murs chargés de dessins bizarres et hideux que l’humidité, heureusement, efface chaque jour.

Des appartements, un grand perron nous fit descendre dans une cour intérieure fort régulière, au milieu de laquelle existait jadis un bassin de marbre blanc dont on voit encore les vestiges, et qui devait