Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

crement aux aventures de Rama et à l’épisode de la grande guerre que renferme le Baghavat, qui n’est qu’un extrait du Mahabarat, cette épopée fantastique de la lutte de quatre mille ans entre les bons et les mauvais génies Sours et Asours. Comme, malgré toute la tension de mon cerveau, je dus bientôt reconnaître que mes connaissances orientales ne me permettaient pas de profiter beaucoup non plus de la classe, je m’empressai de laisser les jeunes Candiens à leurs études pour aller rejoindre Canon qui m’attendait pour faire une dernière promenade dans la ville.

Nous visitâmes aussi, ce jour-là, l’église chrétienne, assez pauvre temple installé dans un grand bâtiment qui jadis faisait partie du palais du roi, et, ce qui était infiniment plus curieux, les magnifiques jardins d’un riche moodelier[1], qui se fit un plaisir de nous montrer ses blossoms, plante curieuse qui ne vit guère qu’à Ccylan, et qui a cela de particulier qu’elle ne fleurit qu’au bout de cinquante ans pour mourir aussitôt que la fleur est fanée.

Le moodelier horticulteur était chrétien comme la plus grande partie des fonctionnaires indigènes de l’île. Sans avoir abandonné complètement le costume indien, il avait composé, avec des emprunts aux modes européennes, un habillement fantaisiste, quelque chose d’éclectique, qui lui donnait une tour- .

  1. Magistrat indigène.