Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/146

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Mlle  Rumigny la remit doucement dans son berceau et s’assit auprès d’elle.

Le calme de la jeune femme était effrayant.

Une grande heure s’était écoulée ainsi, lorsque Marguerite sortit brusquement de sa torpeur, se coiffa en une seconde, jeta un manteau sur ses épaules, prit son enfant qu’elle enveloppa chaudement dans un châle, et descendit l’escalier d’un pas ferme.

— Comment ! vous sortez ? lui demanda la concierge, au comble de la surprise.

— Je vais jusque chez le pharmacien, pour chercher de l’éther, répondit Mlle  Rumigny.

— Voulez-vous que Bernier y aille ? Vous l’attendrez là, au coin du feu ?

— Non, merci, ça me fera du bien de prendre un peu l’air.

Et, ramenant sur sa fille le pan de son manteau, la jeune mère franchit le seuil de la maison dont le concierge venait de lui ouvrir la porte.

Elle tourna à gauche en se dirigeant vers la place Royale, qu’elle traversa rapidement et, gagnant, par la rue de Birague, la rue Beautreillis, elle descendit ainsi jusque sur le quai Henri IV.

Malgré l’heure avancée, l’endroit n’était pas désert. De nombreux ouvriers travaillaient aux abords des magasins de la ville.