Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/171

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Si, par le fait d’une dénonciation calomnieuse, un individu est faussement incarcéré, le calomniateur peut être condamné à des dommages et intérêts calculés sur le préjudice causé. Si c’est le parquet, au contraire, qui a poursuivi d’office, arraché à ses affaires et à ses affections celui qu’il croyait coupable, ses juges ne lui doivent rien autre chose que la proclamation de son innocence.

Ainsi la loi, expression suprême des intérêts de la société, ne se punit pas elle-même de cette erreur dont elle rend responsable l’un des membres de cette société qu’elle protége et défend.

S’il ne peut en être autrement, abrégeons au moins l’emprisonnement préventif, ses rigueurs et ses tortures.

Les affaires sont si nombreuses, nous répondra-t-on, que les juges d’instruction n’y suffisent plus. Cela est vrai et nous n’ignorons pas combien ces magistrats sont accablés, quel est leur zèle, quel est leur dévouement. Doublez, triplez leur nombre. Prenez à l’un de nos budgets le million qui vous manque. Ayez vingt experts, au lieu de monopoliser ces travaux si délicats et si longs entre les mains de trois ou quatre hommes fort habiles, fort honorables, mais qui coûtent aux prévenus une année de détention préventive, lors-