Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/229

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Elle écrivit ensuite à M. Rumigny les quelques lignes suivantes :


« Mon père, vous avez outragé mortellement l’homme que j’aime ; en échange de sa vengeance dont il vous a menacé, je lui donne ma vie. Le jour où vous voudrez lui pardonner, votre fille, qui vous aime tendrement, accourra se jeter à vos genoux. »


Elle mit ce billet en évidence sur une table et attendit.

Onze heures sonnèrent bientôt.

Sa chambre était en face de celle de son père. De ses fenêtres, elle voyait celles du vieillard qui étaient encore éclairées et elle l’entendait, qui, sans doute pour chasser toute pensée désagréable, exécutait un interminable morceau de Pergolèse.

Elle lui jeta à travers le jardin un regard d’adieu, et après s’être enveloppée dans un large manteau, elle ouvrit résolument la porte de sa chambre, pour gagner, à l’extrémité d’un couloir, l’escalier dérobé qui devait la conduire à l’entrée de la remise.

Là, il lui fallut se diriger à tâtons, car l’obscurité était profonde. Sans trop se heurter aux divers objets qui encombraient ce passage, elle