Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/233

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semaine se fut écoulée sans que l’égoïste et vaniteux vieillard eût donné signe de vie, Balterini ne songea plus qu’à organiser son existence de façon à ce que Marguerite ne manquât de rien.

Ils quittèrent l’hôtel du Nord, où ils étaient descendus, pour aller s’installer dans un petit appartement meublé, rue de l’Est.

C’est là que quinze jours plus tard, la jeune fille reçut une lettre de sa femme de chambre.

Cette domestique dévouée la renseignait sur ce qui s’était produit le lendemain de son départ. M. Rumigny, plus furieux que désespéré, n’avait pas même voulu lire la lettre de sa fille ; il disait à tout le monde qu’il l’avait envoyée à Florence auprès d’une vieille parente qui la demandait depuis longtemps ; il refusait de voir qui que ce fût, même son neveu, et il avait menacé de chasser celui de ses domestiques qui prononcerait le nom de Marguerite.

Mlle Rumigny connaissait trop bien son père pour espérer qu’il lui pardonnerait jamais ; ces tristes nouvelles ne la surprirent donc pas, et résignée à cet abandon, elle ne songea plus qu’à consacrer sa vie entière à celui qu’elle aimait, qui désormais était toute sa famille.

En écrivant à Alberti ce qui s’était passé chez M. Rumigny, Balterini lui avait fait part de