Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/240

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affectueuse pour lui murmurer : Courage ! celle que l’amour avait perdue.

Heureusement encore que, peu d’instants après l’arrivée de Marguerite, le greffe de la prison avait reçu d’un anonyme, à l’adresse de Mlle Rumigny, une somme de cent francs. On avait pu mettre la pauvre femme au régime de la pistole, c’est-à-dire lui donner du feu, du linge et des draps, ce que le directeur de Saint-Lazare, hâtons-nous de le dire, eût fait d’ailleurs gratuitement, cela est certain, par pitié et en dépit des règlements.

Car l’état de Marguerite était grave. À la suite des émotions violentes qu’elle avait éprouvées et de la terreur qu’elle avait eue au Dépôt, terreur dont la conséquence, la mort de son enfant, était terrible, la malheureuse mère avait été frappée d’un transport au cerveau.

Le docteur craignait une fièvre cérébrale que devaient rendre encore plus dangereuse les conditions physiologiques toutes particulières dans lesquelles se trouvait la jeune femme. Il ne répondait pas d’elle.

Pendant quinze jours, en effet, Mlle Rumigny fut en danger. Malgré les soins intelligents et dévoués de la sœur qui la gardait, elle faillit mourir.