Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/252

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— Oh ! merci, monsieur, merci d’être venu !

— C’était mon devoir, mademoiselle, répondit Me Lachaud avec bonté.

Il avait conduit doucement sa cliente jusqu’au siège qu’elle avait quitté pour venir au devant de lui, et s’était assis auprès d’elle.

Il n’est pas un de nos lecteurs qui ne connaisse le plus grand avocat criminel de notre époque ; nous pourrions donc nous dispenser d’en esquisser le portrait ; mais c’est une telle bonne fortune pour un écrivain d’avoir à parler du maître dont le nom a été attaché à presque toutes les grandes causes judiciaires depuis vingt-cinq ans, qu’on nous permettra de lui consacrer quelques lignes.

Nous ne savons pas, d’ailleurs, de physionomie plus intéressante.

Il faut avoir entendu Me Lachaud plusieurs fois pour comprendre les formes multiples de son talent oratoire. Nul défenseur ne sait mieux employer avec le jury la langue qui lui convient. Peu lui importe alors de bien dire, dans le sens académique du mot ; il veut convaincre, et il sait que ce n’est pas avec des fleurs de rhétorique et des périphrases redondantes qu’on obtient ce résultat, lorsqu’on parle à des hommes habitués, par leur genre de vie, à voir les choses simple-