Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/277

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’hôtel du Dauphin, ses employés et quelques habitants de la rue Marlot, fit comparaître Picot.

Le récit de l’agent de la sûreté fut pour la malheureuse femme une nouvelle source de douleur, car Picot ne manqua pas de raconter comment il avait empêché l’accusée de se jeter à l’eau avec son enfant, et Marguerite comprit, au frémissement de l’assistance, la réprobation qui pesait sur elle.

Aucun de ces gens ne savait dans quelles circonstances terribles le pauvre petit être avait trouvé la mort quelques heures plus tard.

Ce qui fut peut-être plus pénible encore pour Mlle Rumigny, c’est lorsqu’elle entendit M. Morin.

Ce parent, qui aurait dû la défendre, lui adresser indirectement quelques bonnes paroles, sembla l’accuser comme à plaisir, tout en déguisant sa haine sous mille réticences hypocrites.

Ce qui devait résulter de cette déposition pour les jurés, c’est que Marguerite Rumigny avait été mauvaise fille, qu’elle avait toujours songé à s’affranchir de l’autorité paternelle, que M. Rumigny était fort inquiet de l’avenir, et que, bien certainement, il n’était venu à Paris qu’après y avoir été invité avec insistance par son enfant.

Plusieurs fois, pendant que son cousin parlait,