Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/285

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l’espoir que Marguerite ne pourrait être condamnée et qu’elle reviendrait alors le rejoindre là où il se cachait.

M. Morin, le cousin de la jeune femme, avait peint le caractère de Marguerite sous de telles couleurs, qu’il était malheureusement permis de tout admettre, si terrible que fût, selon l’accusation, la route parcourue par la fille de M. Rumigny depuis sa révolte contre son père jusqu’au dénouement sanglant de ce drame de famille.

Ces échanges de pensées, ces déductions fausses ou vraies, ces discussions, et les conclusions qu’en tiraient ceux qui s’y livraient, occupèrent l’auditoire assez longtemps. Toutefois, lorsqu’une demi-heure se fut écoulée sans que rien annonçât la rentrée de la cour, on commença à se demander pourquoi la suspension de l’audience se prolongeait ainsi.

On attendit cependant un grand quart d’heure encore sans trop d’impatience ; puis, en comptant les minutes, on se dit qu’il se passait bien certainement, loin du public, quelque chose d’anormal et d’inattendu.

Un des magistrats ou l’un des jurés était-il tombé malade ? L’accusée avait-elle attenté à ses jours ?

La longueur inaccoutumée de cette suspension