Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/296

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et ses réflexions m’avaient appris que ce n’était pas sa femme qu’il voulait revoir, mais sa fille, qui lui avait été enlevée. Seulement, si ce malheureux désirait ardemment embrasser son enfant, il pensait que l’orgueil lui commandait de n’être vu de personne. Sa fille était à quelques pas de lui, il n’avait qu’à se présenter chez elle, ouvertement ; il ne le voulait pas.

« Dix fois je le vis, la nuit une fois tombée, s’approcher du n° 13, étendre la main vers la sonnette, puis s’enfuir. Il revenait alors à son poste d’observation, à sa croisée, et c’est de là qu’une nuit, il surprit le signal convenu entre l’employé des postes et ses concierges. Le silence qui régnait dans la rue lui permit de se rendre compte de ce que faisait M. Tissot. Il le guetta plusieurs fois, et lorsqu’il eut la certitude que ce locataire rentrait sans être vu de Bernier et de sa femme, car il avait pu s’assurer, par la fenêtre de la loge, que le lit des époux était fort loin de la porte, il résolut de se glisser furtivement dans cette même maison.

« Il est probable que M. Desrochers, — je continue à l’appeler par ce nom, puisque j’ignorais alors qui il était, — se renseigna à l’administration des postes à l’égard des absences de M. Tissot, afin de prendre ses mesures en conséquence.