Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/305

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salle, s’empressa de se rendre à l’invitation du président, en rejoignant l’étranger à la barre des témoins.

— Monsieur, lui dit William Dow avec un ton de grande déférence, croyez-vous que M. Rumigny fût d’un tempérament apoplectique ?

— Autant que j’ai pu en juger par l’examen de son corps, je le pense, répondit le docteur Ravinel.

— Croyez-vous que M. Rumigny, étant armé comme je l’ai dit, ait pu se faire lui-même, en glissant sur l’escalier, l’éraflure que vous avez constatée au cou de son cadavre ?

— C’est admissible : la direction de cette plaie autorise cette supposition aussi bien que toute autre.

— Ne pensez-vous pas que la blessure de l’aine, reçue par un homme dans des conditions physiologiques normales, lui aurait permis de vivre encore quelques heures, de crier, d’appeler à son aide, de faire plusieurs pas, justement parce que l’hémorrhagie a été ralentie par l’infiltration du sang dans la gaine de l’artère fémorale ?

— C’est parfaitement juste ; il se peut qu’une blessure telle que celle dont nous parlons ne cause pas une mort immédiate.

— De plus, est-ce que l’écoulement du sang