Page:René de Pont-Jest - Le N° 13 de la rue Marlot.djvu/83

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plus chargé de suivre cette affaire ; c’est au juge d’instruction commis à cet effet par M. le procureur impérial que vous aurez à donner toutes ces explications. Il est probable que vous serez bientôt invité à vous rendre à son cabinet.

Enchanté d’avoir reçu des compliments au lieu des reproches qu’il craignait, M. Tissot, complètement rassuré, se hâta de prendre congé du commissaire de police et de retourner chez lui, décidé à y attendre, sans nouvelles terreurs, la citation du juge d’instruction.

Le parquet de Paris avait, en effet, confié l’instruction du crime de la rue Marlot à l’un de ses magistrats, M. de Fourmel. C’était un homme d’une trentaine d’années, arrivé de province depuis quelques mois seulement, fort intelligent, distingué, intègre, mais plus ambitieux et plus orgueilleux encore.

Après avoir pris connaissance de l’affaire, il lui avait semblé qu’elle lui offrait ce qu’il attendait avec impatience : l’occasion de déployer tout son zèle, toute sa sagacité, et il en avait pris l’entière direction, sans même laisser à M. Meslin cette part de collaboration que les juges d’instruction acceptent très-volontiers d’ordinaire des commissaires de police,

M. de Fourmel était un magistrat sec et cassant,