Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/305

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— Vous êtes vraiment le meilleur, le plus charmant des amis !

— Déjà des tentatives de corruption ! s’écria le docteur. Vous vous trompez ; je ne suis que votre médecin. C’est seulement lorsque vous serez guérie que vous retrouverez l’ami. Dépêchez-vous donc, si vous l’aimez un peu. Allons, viens, toi ! Il faut nous occuper d’une maison de campagne.

En disant ces derniers mots, Raymond avait pris le bras de Gilbert qu’il entraîna, pensant bien qu’il avait hâte de l’interroger. En effet, à peine seul avec lui dans l’atelier, le créole lui demanda tout tremblant d’inquiétude :

— Est-ce sérieusement que tu viens de parler ?

— À peu près, mais d’abord, tâche d’être un peu calme. La santé d’Éva est autant entre tes mains que dans les miennes.

— Ah ! je savais bien que tu la trompais. Elle est perdue ?

— Pas le moins du monde ! Tu es fou !

— Alors, dis-moi toute la vérité.

— Oh ! sans rien te cacher. Nous sommes tombés d’accord, mes confrères et moi, avec le docteur Tavini pour constater une angine de poitrine, c’est-à-dire un rétrécissement des vaisseaux du cœur qui, dans certaines conditions, ne lui permet pas de recevoir le sang nécessaire à son fonctionnement normal, et, de plus, une insuffisance aortique. Mais sans entrer avec toi dans plus de détails techniques qui ne t’apprendraient rien, cette seconde affection, sans la-