Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/387

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des Flots » à l’île Bourbon. C’eût été perdre Éva une seconde fois !

Mais se souvenant de ce cri jeté un jour par son amie sur la falaise du cap Fréhel, au milieu des mugissements de la tempête : « C’est ici que je voudrais dormir pour toujours lorsque la mort nous aura séparés, » il y a fait transporter son œuvre, puisque le corps de la chère morte lui a été volé !

Là, abritée par une voûte de granit, qui la défend contre la fureur des ouragans déchaînés, la Madone est la protectrice de la côte ; et pendant la belle saison, à l’heure matinale où les pêcheurs, avant de s’embarquer, s’agenouillent devant elle en disant : « Vierge des flots, priez pour nous, » il arrive souvent qu’une adorable fillette, qu’un nègre conduit, mêle sa fraîche voix à la voix rude des marins, mais pour ne répéter qu’un seul mot, en levant ses yeux remplis de larmes sur celle qui lui tend ses bras de marbre :

— Maman !


FIN