Page:Renan – Patrice, 1908.djvu/106

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prétoire, je rirai et lui tournerai le dos ; et si la chose est prise au sérieux dans le monde critique, je la réfuterai impitoyablement. Mais enlever son illusion à ce pauvre paysan, qui a traversé plusieurs lieues de désert pour monter ces marches saintes et baiser cette image ! Ce serait une barbarie, et un pédantisme du plus mauvais goût.

» Il est de mauvais goût d’appliquer une trop sévère critique à ces gracieuses légendes, et de se poser la question de leur réalité, pour arriver à ce prosaïque résultat : cela n’est pas vrai. Le pesant érudit venant effeuiller de son doigt rustique ces roses délicates et légères, ressemble au paysan qui avalerait d’une gorgée le parfum qu’on lui donnerait à sentir.

» Mon ardeur de savoir ne s’est nullement affaiblie… »