Page:Renan – Patrice, 1908.djvu/144

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mence à vivre que quand il redevient imparfait, c’est-à-dire quand il se reprend bravement à trancher et à définir.

» Chez les peuples méditatifs, comme les Indous, ceci peut devenir une doctrine sociale, et des masses d’hommes peuvent arriver à se persuader que le repos, l’équilibre, l’abstention, l’indifférence, la mort est le terme souverain du développement humain, et que quand il est atteint, l’homme meurt, c’est-à-dire qu’il est parfait. Les mystiques chrétiens se sont aussi parfois rapprochés de cette doctrine. Mais la forte dose d’anthropomorphisme qui entre dans la composition du christianisme, et les idées très arrêtées que cette religion a toujours professées sur la personnalité et l’individualité de Dieu, l’ont arrêtée sur la pente, et le quiétisme s’est borné dans son sein à quelques cas spora-