Page:Renan – Patrice, 1908.djvu/53

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de la Rome dévote que nous a faite le concile de Trente et la grande réforme de Pie V. Ces lignes brisées, tourmentées, cette ornementation bizarre, subtile, craignant toujours de n’en pas faire assez, superposant les frontons aux frontons, les corniches aux corniches, expriment à merveille ce culte mesquin, sans élévation, cette dévotion petite et scrupuleuse. Ce n’est plus le grand christianisme avec sa majestueuse gravité ; c’est la piété moderne prenant Dieu comme un personnage qu’il faut honorer, et croyant y réussir en l’entourant de chandelles, de tentures, de draperies, de baldaquins.

Heureux peuple qui n’a d’autre droit à réclamer que le droit de sa place au soleil ! Il aura toujours les marches de quelque vieux portique pour s’y étendre. Voilà le grand fonds de bien-être qu’on n’enlèvera