Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/179

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Ces deux conversions paraissent avoir été l’ouvrage de Pierre[1]. En tout cas, Pierre était très-lié avec la mère et le fils ; il se regardait comme chez lui dans leur maison[2]. Même en admettant l’hypothèse où Jean-Marc ne serait pas identique à l’auteur vrai ou supposé du second Évangile[3], son rôle serait encore très-considérable. Nous le verrons plus tard accompagner dans leurs courses apostoliques Paul, Barnabé, et probablement Pierre lui-même.

Le premier feu se propagea ainsi avec une grande rapidité. Les hommes les plus célèbres du siècle apostolique furent presque tous gagnés en deux ou trois années, par une sorte d’entraînement simultané. Ce fut une seconde génération chrétienne, parallèle à celle qui s’était formée, cinq ou six ans auparavant, sur le bord du lac de Tibériade. Cette seconde génération n’avait pas vu Jésus, et ne pouvait égaler la première en autorité. Mais elle devait la surpasser par son activité et par son

  1. I Petri, v, 13 ; Act., xii, 12 ; Papias, dans Eusèbe, H. E., III, 39.
  2. Act., xii, 12-14. Tout ce chapitre, où les choses relatives à Pierre sont si intimement racontées, paraît rédigé par Jean-Marc ou d’après ses renseignements.
  3. Le nom de Marcus n’étant pas commun chez les Juifs de ce temps, il ne semble pas qu’il faille rapporter à des individus différents les passages où il est question d’un personnage de ce nom.