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CHAPITRE VII.


L’ÉGLISE CONSIDÉRÉE COMME UNE ASSOCIATION DE PAUVRES.
INSTITUTION DU DIACONAT.
LES DIACONESSES ET LES VEUVES.


Une vérité générale nous est révélée par l’histoire comparée des religions : toutes celles qui ont eu un commencement, et qui ne sont pas contemporaines de l’origine du langage lui-même, se sont établies par des raisons sociales bien plutôt que par des raisons théologiques. Il en fut sûrement ainsi pour le bouddhisme. Ce qui fit la fortune prodigieuse de cette religion, ce ne fut pas la philosophie nihiliste qui lui servait de base ; ce fut sa partie sociale. C’est en proclamant l’abolition des castes, en établissant, selon son expression, « une loi de grâce pour tous, » que Çakya-Mouni et ses disciples entraînèrent après eux l’Inde d’abord, puis la plus grande partie de l’Asie[1]. Comme le christianisme, le bouddhisme fut

  1. Voir les textes réunis et traduits par Eugène Burnouf, Introd.