Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/236

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

latinisé son nom en celui de « Paul »[1]. Il ne porta néanmoins ce dernier nom d’une manière suivie que lorsqu’il eut pris le rôle d’apôtre des gentils[2]. Paul était du sang juif le plus pur[3]. Sa famille, originaire peut-être de la ville de Gischala en Galilée[4], prétendait appartenir à la tribu de Benjamin[5]. Son père était en possession du titre de citoyen romain[6]. Sans doute quelqu’un de ses ancêtres avait acheté cette qualité, ou l’avait acquise par des services. On peut supposer que son grand-père l’avait obtenue pour avoir aidé Pompée lors de la conquête romaine (63 ans avant J.-C). Sa famille, comme

  1. De la même manière que les « Jésus » se faisaient appeler « Jason » ; les « Joseph », « Hégésippe » ; les « Éliacim », « Alcime », etc. Saint Jérôme (De viris ill., 5) suppose que Paul prit son nom du proconsul Sergius Paulus (Act., xiii, 9). Une telle explication paraît peu admissible. Si les Actes ne donnent à Saül le nom de « Paul » qu’à partir de ses relations avec ce personnage, cela tient peut-être à ce que la conversion supposée de Sergius aurait été le premier acte éclatant de Paul comme apôtre des gentils.
  2. Act., xiii, 9 et la suite ; la suscription de toutes les épîtres ; II Petri, iii, 15.
  3. Les calomnies ébionites (Épiphane, Adv. hær., hær. xxx, 16 et 25) ne doivent pas être prises au sérieux.
  4. Saint Jérôme, loc. cit. Inadmissible comme la présente saint Jérôme, cette tradition semble néanmoins avoir quelque fondement.
  5. Rom., xi, 1 ; Phil., iii, 5.
  6. Act., xxii, 28.