Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/342

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les personnes divines qu’on trouve dans le quatrième Évangile, dans Philon, dans les Targums[1]. Ce « Méta-trône [2] », que les Juifs plaçaient à côté de la Divinité et presque dans son sein, ressemble fort à « la Grande Puissance ». On voit figurer dans la théologie des Samaritains un Grand Ange, chef des autres, et des espèces de manifestations, ou « vertus divines[3] », analogues à celles que la cabbale juive se figura de son côté. Il semble donc bien que Simon de Gitton fut une sorte de théosophe, dans le genre de Philon et des cabbalistes. Peut-être se rapprocha-t-il un moment du christianisme ; mais sûrement il ne s’y attacha point d’une manière définitive.

Fit-il réellement quelques emprunts aux disciples de Jésus, c’est ce qu’il est fort difficile de décider. Si la Grande Exposition est de lui à un degré quelconque, on doit admettre que sur plusieurs points il devança les idées chrétiennes, et que sur d’autres il les adopta avec beaucoup de largeur[4]. Il paraît

  1. Voir Vie de Jésus, p. 247-249.
  2. Ibid., p. 247, note 4.
  3. Chron. samarit., c. 10 (édid. Juynboll, Leyde, 1848). Cf. Reland, De Sam., § 7 ; dans ses Dissertat. miscell., part. II ; Gesenius, Comment. de Sam. Theol. (Halle, 1824), p. 21 et suiv.
  4. Dans l’extrait donné par les Philosophumena, VI, i, 16 sub finem, on lit une citation empruntée aux Évangiles synoptiques, laquelle semble être présentée comme se trouvant dans le texte de