Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/391

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de traiter les esclaves s’élevaient[1] ; Sénèque mangeait avec les siens[2]. L’esclave n’est plus cet être nécessairement grotesque et méchant, que la comédie latine introduit pour provoquer les éclats de rire, et que Caton recommande de traiter comme une bête de somme[3]. Maintenant les temps sont bien changés. L’esclave est moralement égal à son maître ; on admet qu’il est capable de vertu, de fidélité, de dévouement, et il en donne des preuves[4]. Les préjugés sur la noblesse de naissance s’effaçaient[5]. Plusieurs lois très-humaines et très-justes s’établissaient,

  1. Tacite, Ann., XIV, 42 et suiv. ; Suétone, Claude, 25 ; Dion Cassius. LX, 29 ; Pline, Epist., VIII, 16 ; Inscript. de Lanuvium, col. 2, lignes 1-4 (dans Mommsen, De coll. et sodal. Rom., ad calcem) ; Sénèque le Rhéteur, Controv., III, 21 ; VII, 6 ; Sénèque le Phil., Epist., xlvii ; De benef., III, 18 et suiv. ; Columelle, De re rustica, I, 8 ; Plutarque, Vie de Caton l’Ancien, 5 ; De ira, 11.
  2. Epist., xlvii, 13.
  3. Caton, De re rustica, 58, 59, 104 ; Plutarque, Vie de Caton, 4, 5. Comparez les maximes presque aussi dures de l’Ecclesiastique, xxxiii, 25 et suiv.
  4. Tacite, Ann., XIV, 60 ; Dion Cassius, XLVII, 10 ; LX, 16 ; LXII, 13 ; LXVI, 14 ; Suétone, Caius, 16 ; Appien, Guerres civiles, IV, à partir du chapitre xvii (surtout le ch. xxxvi et suiv.), jusqu’au chapitre li. Juvénal, vi, 476 et suiv., peint les mœurs du plus mauvais monde.
  5. Horace, Sat., I, vi. 1 et suiv. ; Cic., Epist., III, 7 ; Sénèque le Rhéteur, Controv., I, 6.