Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/422

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à Rome, avaient le même droit, pourvu qu’ils ne fissent pas d’esclandre. Les deux seules religions auxquelles l’Empire ait fait la guerre au premier siècle, le druidisme et le judaïsme, étaient des forteresses où se défendaient des nationalités. Tout le monde était convaincu que la profession du judaïsme impliquait le mépris des lois civiles et l’indifférence pour la prospérité de l’État[1]. Quand le judaïsme voulait être une simple religion individuelle, on ne le persécutait pas[2]. Les rigueurs contre le culte de Sérapis venaient peut-être du caractère monothéiste qu’il présentait[3], et qui déjà le faisait confondre avec le culte juif et le culte chrétien[4].

Aucune loi fixe[5] n’interdisait donc, au temps des apôtres, la profession des religions monothéistes. Ces religions, jusqu’à l’avènement des empereurs syriens, sont toujours surveillées ; mais ce n’est qu’à partir de

  1. Cic., Pro Flacco, 28 ; Juvénal, xiv, 100 et suiv. ; Tacite, Hist., V, 4, 5 ; Pline, Epist., X, 97 : Dion Cassius, LII, 36.
  2. Jos., B. J., VII, v, 2.
  3. Ælius Aristide, Pro Serapide, 53 ; Julien, Orat. IV, p. 136 de l’édition de Spanheim. et les pierres gravées recueillies par M. Leblant dans le Bulletin de la Soc. des Antiq. de Fr., 1859, p. 191-195.
  4. Tac, Ann., II, 85 ; Suét., Tib., 36 ; Jos., Ant., XVIII, iii, 4-5 ; lettre d’Adrien, dans Vopiscus, Vita Saturnini, 8.
  5. Dion Cassius, XXXVII, 17.