Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/433

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église grecque en Turquie, par exemple dans celle de Sainte-Photini, à Smyrne, on est frappé de la puissance de ces religions de comité, au sein d’une société persécutrice ou malveillante. Cet entassement irrégulier de constructions (église, presbytère, écoles, prison), ces fidèles allant et venant en leur petite cité fermée, ces tombes fraîchement ouvertes et sur lesquelles brûle une lampe, cette odeur cadavérique, cette impression de moisissure humide, ce murmure de prières, ces appels à l’aumône, forment une atmosphère molle et chaude, qu’un étranger, par moments, peut trouver assez fade, mais qui doit être bien douce pour l’affilié.

Les sociétés, une fois munies d’une autorisation spéciale, avaient à Rome tous les droits de personnes civiles[1] ; mais cette autorisation n’était accordée qu’avec des réserves infinies, dès que les sociétés avaient une caisse et qu’il s’agissait d’autre chose que se faire enterrer[2]. Le prétexte de religion ou d’accom-

  1. Ulpien, Fragm., xxii, 6 ; Digeste. III, iv, Quod cujusc., 1 ; XLVI, i, de Fid. et Mand., 22 ; XLVII, ii, de Furtis, 31 ; XLVII, xxii, de Coll. et Corp., 1 et 3 ; Gruter, 322, 3 et 4 ; 424, 12 ; Orelli, 4080 ; Marini, Atti, p. 95 ; Muratori, 516, 1 ; Mem. de la soc. des Antiq. de Fr., XX, p. 78.
  2. Dig., XLVII, xxii, de Coll. et Corp., entier ; Inscr. de Lanuvium, 1re col., lignes 10-13 ; Marini, Atti, p. 552 ; Muratori, 520, 3 ; Orelli, 4075, 4115, 1567, 2797, 3140, 3913 ; Henzen, 6633,