Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/440

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iie siècle, on y trouve quelques-uns des personnages les plus considérables de l’Empire[1]. Mais, au début, tous ou presque tous furent humbles[2]. Dans les plus anciennes Églises, pas plus qu’en Galilée autour de Jésus, ne se trouvèrent des nobles, des puissants. Or, en ces grandes créations, c’est la première heure qui est décisive. La gloire des religions appartient tout entière à leurs fondateurs. Les religions, en effet, sont affaire de foi. Croire est chose vulgaire ; le chef-d’œuvre est de savoir inspirer la foi.

Quand on cherche à se figurer ces merveilleuses origines, on se représente d’ordinaire les choses sur le modèle de notre temps, et l’on est amené ainsi à de graves erreurs. L’homme du peuple, au premier siècle de notre ère, surtout dans les pays grecs et orientaux, ne ressemblait nullement à ce qu’il est aujourd’hui. L’éducation ne traçait pas alors entre les classes une barrière aussi forte que maintenant. Ces races de la Méditerranée, si l’on excepte les populations du Latium, lesquelles avaient disparu ou

  1. Voir de Rossi, Roma sotterranea, I, p. 309 ; et pl. xxi, no 12 ; et les rapprochements épigraphiques faits par Léon Renier, Comptes rendus de l’Acad. des Inscr. et B.-L., 1865, p, 289 et suiv., et par le général Creuly, Rev. arch., janv. 1866, p. 63-64. Comp. de Rossi ; Bull., 3e année, no 10, p. 77-79.
  2. I Cor., i, 26 et suiv. ; Jac., ii, 5 et suiv.