elle, si c’est toi qui l’as pris, dis-moi où tu l’as posé, afin que je l’emporte. » Pour toute réponse, elle s’entend appeler par son nom : « Marie ! » C’était la voix qui tant de fois l’avait fait tressaillir. C’était l’accent de Jésus. « O mon maître !… » s’écrie-t-elle. Elle veut le toucher. Une sorte de mouvement instinctif la porte à baiser ses pieds[1]. La vision légère s’écarte et lui dit : « Ne me touche pas ! » Peu à peu l’ombre disparaît[2]. Mais le miracle de l’amour est accompli. Ce que Céphas n’a pu faire, Marie l’a fait : elle a su tirer la vie, la parole douce et pénétrante du tombeau vide. Il ne s’agit plus de conséquences à déduire, ni de conjectures à former. Marie a vu et entendu. La résurrection a son premier témoin immédiat.
Folle d’amour, ivre de joie, Marie rentra dans la ville, et aux premiers disciples qu’elle rencontra : « Je l’ai vu, il m’a parlé, » dit-elle[3]. Son imagination fortement troublée[4], ses discours entrecoupés et sans suite, la firent prendre par quelques-uns pour