Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/11

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À


CORNÉLIE SCHEFFER




Nous avons vu ensemble Éphèse et Antioche, Philippes et Thessalonique, Athènes et Corinthe, Colosses et Laodicée. Jamais, sur ces routes difficiles et périlleuses, je ne t’entendis murmurer ; pas plus dans nos voyages que dans la libre poursuite du vrai, tu ne m’as dit : « Arrête-toi. » À Séleucie, sur les blocs disjoints du vieux môle, nous portâmes quelque envie aux apôtres qui s’embarquèrent là pour la conquête du monde, pleins d’une foi si ardente au prochain royaume de Dieu. Sûrement, ces espérances matérielles immédiates donnaient dans l’action une énergie que nous n’avons plus. Mais, pour être moins arrêtée dans ses formes, notre foi au règne idéal n’en est pas moins