Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/116

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régions entières, telles que la Phrygie, des villes telles que Tyane, Vénases, Comane, Césarée de Cappadoce, Nazianze, étaient comme vouées à la mysticité[1]. En plusieurs endroits, les prêtres étaient encore presque des souverains[2].

Quant à la vie politique, il n’y en avait plus de trace. Toutes les villes, comme à l’envi, se ruaient dans une adulation effrénée des Césars et des fonctionnaires romains[3]. Le titre d’ « ami de César » était recherché[4]. Les villes se disputaient avec une vanité puérile les titres pompeux de « métropole », de « très-illustre », conférés par rescrits impériaux[5].

  1. Se rappeler les cataphryges, le montanisme, Priscille de Pépuze.
  2. Par exemple, dans les deux Comanes, à Pessinonte, à Olba, à Strabon, XII, ii, 5-6 ; Waddington, Mél. de num., 2e série, p. 121 et suiv.
  3. Tac., Ann., IV, 55-56 ; Dion Cassius, XLI, 20 ; inscription à la divinité de Néron de son vivant, Corp. inscr. gr., no 2942 d (suppl.). Comp. Le Bas, III, 1480 ; Waddington, Mél. de num., 2e série, p. 133 et suiv. ; le même, Voy. en Asie Min. au point de vue numism., p. 6, 9-10, 33, 34, 35, 36, 75, 149-150. Les inscriptions en l’honneur des fonctionnaires romains sont innombrables. Voir en particulier Corp. inscr. gr., nos 3524, 3532, 3548.
  4. Φιλόκαισαρ. Corp. inscr. gr., nos 2748, 2975, etc.
  5. Ælius Aristide, orat. xlii, édit. Dindorf ; Wagoner, Inscr. d’As. Min., p. 36 et suiv. ; Waddington, dans les Mém. de l’Acad. des inscr., t. XXVI, 1re partie, p. 252 et suiv.