Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/117

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Le pays avait été soumis aux Romains sans conquête violente[1], au moins sans résistance nationale. L’histoire n’y mentionne pas un seul soulèvement politique sérieux. Le brigandage et l’anarchie, qui longtemps avaient eu dans le Taurus, l’Isaurie, la Pisidie, des forteresses inexpugnables, avaient fini par céder devant les efforts des Romains et de leurs alliés[2]. La civilisation se répandait avec une rapidité surprenante[3]. Les traces de l’action bienfaisante de Claude et de la gratitude des populations envers lui, malgré certains mouvements tumultuaires[4], se rencontrent partout[5]. Ce n’était pas comme en Palestine, où de vieilles institutions et de vieilles mœurs offraient une résistance acharnée. Si l’on excepte l’Isaurie, la Pisidie, les parties de la Cilicie qui avaient encore une ombre d’indépendance, et jusqu’à

  1. Testament d’Attale, inscription d’Ancyre, etc.
  2. Surtout de P. Servilius l’Isaurique, de Pompée, d’Amyntas, de Quirinius. Strabon, XII, vi, 5 ; XIV, iii, 3 ; v, 2, 7 ; inscription de Quirinius, dans Mommsen, Res gestæ divi Aug., p. 418 et suiv. ; Cicéron, lettres de Cilicie ; Tacite, Ann., III, 48 ; VI, 41 ; XII, 55.
  3. En Paphlagonie, par exemple, notez Germanicopolis, Neoclaudiopolis, Pompéiopolis, Adrianopolis, Antinoopolis.
  4. Dion Cassius, LX, 47.
  5. Voir ci-dessous, p. 44. Cf. Le Bas, Inscr., Inscr., nos 848, 857, 859, 1385 bis, et les notes de Waddington.