Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/119

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Rome[1] se multipliaient de toutes parts[2]. Les prêtres d’Auguste, groupés par provinces, sous des archiprêtres (ἀρχιερεῖς, sortes de métropolitains ou de primats), arrivèrent plus tard à former un clergé analogue à ce que fut, à partir de Constantin, le clergé chrétien[3]. Le Testament politique d’Auguste était devenu une sorte de texte sacré, un enseignement public que de beaux monuments étaient chargés d’offrir aux regards de tous et d’éterniser[4]. Les villes et les tribus prenaient à l’envi des épithètes attestant le souvenir qu’elles avaient gardé du grand empereur[5]. L’antique Ninoé[6] de Carie arguait de son vieux culte assyrien de Mylitta pour établir ses liens avec César, fils de Vénus[7]. Il y avait en tout cela de la servilité et de

  1. Corp. inscr. gr., 2943, 4366 b.
  2. Comp. Tac., Ann, IV, 55-56.
  3. Corp. inscr. gr., no  3461 ; Dion Chrys., orat. xxxv, p. 497 (Emperius) ; Mionnet, Phrygie, suppl., VII, p, 564 ; Le Bas, Inscr., III, nos 626, 653, 885, et les explic. de Waddington ; Perrot, op. cit., p. 129, 150 et suiv. ; Expl. de la Gal., p. 199 et suiv.
  4. Augusteum d’Ancyre et d’Apollonie de Pisidie. Il y en eut d’analogues à Pergame, à Nicomédie et sans doute dans d’autres villes. On n’en connaît pas hors de l’Asie Mineure.
  5. Corp. inscr. gr., no 4085. Cf. Perrot, De Gal. prov. rom., p. 75.
  6. Ninive.
  7. Tacite, Ann., III, 62 ; Corp. inscr. gr., no  2748.