Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/128

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païens pieux ; aussi la faveur se porta-t-elle très-vite de son côté. Ces provinces écartées, perdues dans les montagnes, peu surveillées de l’autorité, sans célébrité historique ni importance quelconque, étaient un excellent terrain pour la foi. Une Église assez nombreuse s’établit. Antioche de Pisidie devint un centre de propagande, d’où la doctrine rayonna tout alentour.

Le succès de la prédication nouvelle parmi les païens acheva de mettre les juifs en fureur. Une pieuse intrigue se forma contre les missionnaires. Quelques-unes des dames les plus considérables de la ville avaient embrassé le judaïsme ; les juifs orthodoxes les engagèrent à parler à leurs maris pour obtenir l’expulsion de Paul et de Barnabé. Les deux apôtres, en effet, furent bannis par arrêté municipal de la ville et du territoire d’Antioche de Pisidie[1].

Suivant l’usage apostolique, ils secouèrent sur la ville la poussière de leurs pieds[2]. Puis ils se dirigèrent vers la Lycaonie et atteignirent, au bout d’une marche d’environ cinq jours à travers un pays fertile[3], la ville d’Iconium. La Lycaonie était, comme

  1. Act., xiii, 14 et suiv. ; II Tim., iii, 11.
  2. Act., xiii, 51. Cf. Matth., x, 14 ; Marc, vi, 11 ; Luc, ix, 5 ; Act., xviii, 6.
  3. Laborde, Voy. de l’Asie Min., p. 115 et suiv. ; Sperling,