Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/14

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culier est enveloppée d’une obscurité impénétrable. Au contraire, le temps des missions de Paul, surtout de la deuxième mission et de la troisième, nous est connu par des documents de la plus grande valeur. Les Actes, jusque-là si légendaires, deviennent tout à coup assez solides ; les derniers chapitres, composés en partie de la relation d’un témoin oculaire, sont le seul récit complètement historique que nous ayons sur les premiers temps du christianisme. Enfin, par un privilège bien rare en un pareil sujet, ces années nous offrent des documents datés, d’une authenticité absolue, une série de lettres dont les plus importantes résistent à toutes les épreuves de la critique, et n’ont jamais subi d’interpolations.

Nous avons fait, dans l’introduction du précédent volume, l’examen du livre des Actes. Nous devons discuter maintenant, les unes après les autres, les différentes épîtres qui portent le nom de saint Paul. L’apôtre nous apprend lui-même que déjà de son vivant circulaient sous son nom des lettres fausses[1] ; il prend souvent des précautions pour prévenir les fraudes[2]. Nous ne faisons donc que nous conformer à ses intentions, en soumettant à une censure

  1. II Thess., ii, 2.
  2. II Thess., iii, 17 ; I Cor., xvi, 21 ; Col., iv, 18 ; Gal., vi, 11.