Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/150

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céens qui se montrèrent les irréconciliables ennemis du mouvement nouveau[1]. L’observation minutieuse de la Loi paraissait la première condition pour être chrétien.

De bonne heure, on rencontra dans cette manière de voir de grandes difficultés. Car, dès que la famille chrétienne commença de s’élargir, ce fut justement chez des gens d’origine non Israélite, chez des adhérents sympathiques du judaïsme, non circoncis, que la foi nouvelle trouva le plus d’accès. Les obliger de se faire circoncire était impossible. Pierre, avec un bon sens pratique admirable, le reconnut bien. D’un autre côté, les esprits timorés, tels que Jacques, frère du Seigneur, voyaient une suprême impiété à admettre des païens dans l’Église et à manger avec eux. Pierre ajourna le plus qu’il put toute solution.

Du reste, les juifs, de leur côté, s’étaient trouvés dans la même situation et avaient tenu une conduite analogue. Quand les prosélytes ou les partisans leur arrivèrent de toutes parts, la question s’était présentée à eux. Quelques esprits avancés, bons laïques sans science, soustraits à l’influence des docteurs, n’insistèrent pas sur la circoncision ; parfois même

  1. Act., iv, 5-6 ; xxiii, 6 et suiv.