Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/166

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qui, comme nous l’avons dit, n’était pas circoncis[1].

Paul, Barnabé et Titus se mirent en route. L’Église d’Antioche leur fit la conduite sur la route de Laodicée-sur-la-Mer[2]. Ils suivirent la côte de Phénicie, puis traversèrent la Samarie, trouvant à chaque pas des frères et leur racontant les merveilles de la conversion des gentils. La joie était partout. Ils arrivèrent ainsi à Jérusalem. C’est ici une des heures les plus solennelles de l’histoire du christianisme. La grande équivoque va être tranchée ; les hommes sur lesquels repose tout l’avenir de la religion nouvelle vont se trouver face à face. De leur grandeur d’âme, de leur droiture de cœur dépend l’avenir de l’humanité.

Dix-huit ans s’étaient écoulés depuis la mort de Jésus. Les apôtres avaient vieilli ; un d’eux avait souffert le martyre ; d’autres peut-être étaient morts. On sait que les membres défunts du collège apostolique n’étaient pas remplacés, qu’on laissait ce collège s’éteindre au fur et à mesure. À côté des apôtres, s’était formé un collège d’anciens, qui partageaient leur autorité[3]. L’ « Église », censée dépositaire du Saint-Esprit, était composée des apôtres, des

  1. Gal., ii, 1-3.
  2. Aujourd’hui Lattakié.
  3. Act., xv, 2, 22, 23 ; xxi, 18.