Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/180

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La concession capitale qu’impliquait la circoncision de Titus désarma bien des haines. On convint que, dans les pays éloignés où les nouveaux convertis n’avaient pas de rapports journaliers avec les juifs, il suffirait qu’ils s’abstinssent du sang, ainsi que des viandes offertes en sacrifice aux dieux ou suffoquées, et qu’ils observassent les mêmes lois que les juifs sur le mariage et les rapports des deux sexes[1]. L’usage de la viande de porc, dont l’interdiction était partout le signe du judaïsme, fut laissé libre. C’était à peu près l’ensemble des préceptes noachiques, c’est-à-dire qu’on supposait avoir été révélés

  1. Act., xv, 28 et suiv. Comp. Act., xxi, 25 ; Apoc., ii, 14, 20 ; Pseudo-Phocylide, vers 175 et suiv. ; Pseudo-Héraclite, 7e lettre (d’une main juive ou chrétienne), ligne 85 (édition de Bernays) ; Pseudo-Clément, Homil., vii, 4, 8 ; Recogn., I, 30 ; IV, 36 ; VI, 10 ; IX, 29 ; Constit. apost., VI, 12 ; Canones apost., canon 63 (Lagarde) ; lettre des Églises de Lyon et de Vienne, dans Eusèbe, H. E., V, 1 ; Tertullien, Apol., 9 ; Minutius Felix, 30. Sur le sens du mot πορνεία, comp. I Cor., v, 1, et Lévit., xviii. Ce mot ne peut signifier seulement les mariages mixtes ; cf. I Cor., vii. L’interdiction de manger du sang tomba vite en désuétude chez les Latins (saint Aug., Contra Faustum, XXXII, 13). Mais elle se conserva chez les Grecs (conc. de Gangres, canon 18 ; Novelles de Léon le Philosophe, const. 58 : Harménopule, Epitome canonum, sect. V, tit. v, no 14, p. 65-66 (Freher) ; Cotelier, Eccl. græcæ monum., t. III, p. 504-505, 668-669 ; De Sto Theodoro, vers 253, dans Wernsdorf, Manuelis Philæ carmina græca, p. 46.