Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/184

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sentants de l’Église d’Antioche que de ne pas oublier les pauvres de Jérusalem. L’Église de cette ville, en effet, par suite de son organisation communiste, de ses charges particulières et de la misère qui régnait en Judée, continuait d’être aux abois. Paul et son parti accueillirent avec empressement cette idée. Ils espérèrent par une sorte de contribution fermer la bouche au parti hiérosolymite intolérant et le réconcilier avec la pensée qu’il existait des Églises de gentils. Au moyen d’un léger tribut, on achetait la liberté de l’esprit et l’on restait en communication avec l’Église centrale, hors de laquelle on n’osait espérer de salut[1].

Pour qu’aucun doute ne restât sur la réconciliation, on voulut que Paul, Barnabé et Titus, retournant à Antioche, fussent accompagnés de deux des principaux membres de l’Église de Jérusalem, Juda Bar-Saba et Silvanus ou Silas, chargés de désavouer les frères de Judée qui avaient jeté le trouble dans l’Église d’Antioche, et de rendre témoignage à Paul et à Barnabé, dont on reconnaissait les services et le dévouement. La joie à Antioche fut très-grande. Juda et Silas avaient le rang de prophètes ; leur parole inspirée fut extrêmement goûtée de

  1. Gal., ii, 2.