supposent que Paul confia la rédaction de l’épître en question à Timothée. Il est certain que, quand on cherche à fondre cette épître et aussi celle aux Philippiens dans un récit continu de la vie de Paul, la chose ne réussit pas tout à fait comme pour les grandes épîtres sûrement authentiques, antérieures à la captivité de Paul. Pour ces dernières, l’opération se fait en quelque sorte d’elle-même ; les faits et les textes s’emboîtent les uns dans les autres sans effort et semblent s’appeler. Pour les épîtres de la captivité, au contraire, on a besoin de plus d’une combinaison laborieuse, on doit faire taire plus d’une répugnance[1]; les allées et venues des disciples ne s’arrangent pas du premier coup ; bien des circonstances de temps et de lieu se présentent, si l’on peut ainsi dire, à rebours.
Rien de tout cela cependant n’est décisif. Si l’épître aux Colossiens (comme nous le croyons) est l’ouvrage de Paul, elle fut écrite dans les derniers temps
- ↑ Πρεσϐύτης de Philem., 9, étonne. Il en faut dire autant des projets de voyage, Phil., ii, 24; Philem., 22 (comp. Rom., xv, 23 et suiv. ; Act., xx, 25, sans oublier les traditions sur le voyage de saint Paul en Espagne). Les salutations, Col., iv, 10, 41, 14 ; Philem., 23, 24, embarrassent à quelques égards. On est surpris aussi de trouver des relations si personnelles entre Paul et les villes de la vallée du Lycus, où il n’avait pas fait de séjour.