Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/192

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vait, autrefois comme de nos jours, le port de Rome, l’endroit où se débarquaient les marchandises amenées d’Ostie sur des chalands. C’était un quartier de Juifs et de Syriens, « nations nées pour la servitude, » comme dit Cicéron[1]. Le premier noyau de la population juive de Rome, en effet, avait été formé d’affranchis[2], descendant pour la plupart de ceux que Pompée amena prisonniers à Rome. Ils avaient traversé l’esclavage sans rien changer à leurs habitudes religieuses[3]. Ce qu’il y a d’admirable dans le judaïsme, c’est cette simplicité de foi qui fait que le juif, transporté à mille lieues de sa patrie, au bout

    Bosio, en 1602. Bosio, op. cit., l. II, ch. xxii ; Aringhi, Roma sott., t. I, l. ii, c. 23. Cf. Corp. inscr. gr., nos 9901 et suiv., inscriptions trouvées pour la plupart dans ce cimetière et restées en grand nombre dans le quartier. La trace de cette catacombe est perdue ; le P. Marchi l’a en vain cherchée. Deux catacombes juives ont depuis été trouvées à Rome, toutes deux voisines l’une de l’autre, sur la voie Appienne, près de Saint-Sébastien : Garrucci, Cimitero degli antichi Ebrei (Roma, 1862) ; Dissert. arch., II, Roma, 1866), p. 150 et suiv. ; de Rossi, Bull, di arch. crist. 1867, p. 3, 16.

  1. Provinc. cons., 5.
  2. Philon, l. c. ; Tacite, Ann., II, 85. Les inscriptions le confirment. Lévy, op. cit., p. 287. Cf. Mommsen, Inscr. regni Neap., no 6467 (captiva est douteux) ; de Rossi, Bull., 1864, p. 70, 92-93. Cf. Act., vi, 9.
  3. Comp. Wescher et Foucart, Inscr. recueillies à Delphes, nos 57 et 364.