Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/214

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sujet excellent. Sa jeunesse, sa piété, son intelligence plurent à Paul. Tous les fidèles de Lycaonie rendaient le meilleur témoignage de lui. Paul se l’attacha, l’aima tendrement et trouva toujours en lui un collaborateur zélé[1], ou plutôt un fils (c’est Paul lui-même qui se sert de cette expression[2]). Timothée était un homme d’une grande candeur, modeste, timide[3]. Il n’avait pas assez d’assurance pour affronter les premiers rôles ; l’autorité lui manquait, surtout dans les pays grecs, où les esprits étaient futiles et légers[4] ; mais son abnégation faisait de lui un diacre et un secrétaire sans égal pour Paul. Aussi Paul déclare-t-il qu’il n’eut pas d’autre disciple aussi complètement selon son cœur[5]. L’histoire impartiale est obligée de retirer, au profit de Timothée et de Barnabé, quelque chose de la gloire accaparée par la personnalité trop absorbante de Paul.

Paul, en s’attachant Timothée, prévit de graves

  1. Act., xvi, 1, 3 ; I Cor., iv, 17 ; xvi, 10-11 ; Phil., ii, 20, 22 ; I Tim., i, 2 ; II Tim., ii, 22 ; iii, 10-11. On ne peut prendre à la rigueur les témoignages de ces deux dernières épîtres, lesquelles sont fabriquées. Ces témoignages cependant ne sauraient être tout à fait sans valeur.
  2. Phil., ii, 22. Cf. I Tim., i, 2.
  3. I Cor., xvi, 10-11.
  4. Ibid.
  5. Phil., ii, 20.