Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/218

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Phrygie Épictète[1], en passant probablement par les villes de Synnades et d’Æzanes, et arrivèrent aux confins de la Mysie. Là, leurs indécisions recommencèrent. Tourneraient-ils au nord vers la Bithynie, ou continueraient-ils vers l’ouest et entreraient-ils en Mysie ? Ils essayèrent d’abord d’entrer en Bithynie ; mais il survint des incidents contraires, qu’ils prirent pour des indices de la volonté du ciel. Ils s’imaginèrent que l’esprit de Jésus ne voulait pas qu’ils entrassent en ce dernier pays[2]. Ils traversèrent donc la Mysie d’un bout à l’autre, et arrivèrent à Alexandria Troas[3], port considérable, situé à peu près vis-à-vis de Ténédos, et non loin de l’emplacement de l’ancienne Troie. Le groupe apostolique fit ainsi presque d’une seule traite un voyage de plus de cent lieues, à travers un pays peu connu et qui, faute de colonies romaines et de synagogues juives, ne leur présentait aucune des facilités qu’ils avaient trouvées jusque-là.

Ces longs voyages d’Asie Mineure, pleins de doux ennuis et de rêveuse mysticité, sont un mélange singulier de tristesse et de charme. Souvent la route

  1. Act., xvi, 6.
  2. Act., xvi, 7.
  3. Il en reste des ruines assez importantes. Texier, Asie Min., p. 194 et suiv. ; Conybeare et Howson, I, p. 300 et suiv.