Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/222

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de géographie nautique et de navigation inviteraient cependant plutôt à penser qu’il était de Néapolis ; les ports et tout le cabotage de la Méditerranée paraissent lui avoir été remarquablement familiers.

Cet homme, à qui était réservé un rôle si capital dans l’histoire du christianisme, puisqu’il allait être l’historien des origines chrétiennes, et que ses jugements devaient, en s’imposant à l’avenir, régler les idées qu’on se fait sur les premiers temps de l’Église, avait reçu une éducation juive et hellénique assez soignée. C’était un esprit doux, conciliant, une âme tendre, sympathique, un caractère modeste et porté à s’effacer. Paul l’aima beaucoup, et Luc, de son côté, fut toujours fidèle à son maître[1]. Comme Timothée, Luc semblait avoir été créé exprès pour être compagnon de Paul[2]. La soumission et la confiance aveugles, l’admiration sans bornes, le goût de l’obéissance, le dévouement sans réserve, étaient ses sentiments habituels. On dirait déjà l’abdication absolue de lui-même que faisait le moine hibernais entre les

    Philippes et de Néapolis sont latins. Cf. Heuzey, Miss. de Macéd., première partie. Le nom de Lucanus ou Lucas, du reste, n’était pas très-rare en Orient. Cf. Corp. inscr. gr., nos 3829, 4700 k, 4759 (cf. add.).

  1. Col., iv, 14 ; II Tim., 4, 11.
  2. Cf. Phil., ii, 20 et suiv.