montagne et le marais, lui avait donné une nouvelle vie. La bataille qui, quatre-vingt-quatorze ans avant l’arrivée des missionnaires chrétiens, s’était livrée à ses portes fut pour elle la cause d’une splendeur inattendue[1]. Auguste y avait établi une colonie romaine des plus considérables, avec le jus italicum[2]. La ville était bien plus latine que grecque ; le latin y était la langue commune ; les religions du Latium semblaient y avoir été transportées de toutes pièces ; la plaine environnante, semée de bourgs, était également à l’époque où nous sommes une sorte de canton romain jeté au cœur de la Thrace[3]. La colonie était inscrite dans la tribu Voltinia[4] ; elle avait été formée principalement des débris du parti d’Antoine, qu’Auguste avait cantonnés en ces parages ; il s’y mêlait des portions du vieux fond thrace[5]. C’était, en tout cas, une population très-laborieuse, vivant dans l’ordre et la paix, très-religieuse aussi[6]. Les con-
- ↑ Strabon, VII, fragm. 41.
- ↑ Act., xvi, 12 ; Dion Cassius, LI, 4 ; Pline, H. N., IV, 18 ; Digeste, L, xv, 6 ; les monnaies et les inscriptions : cf. Heuzey, p. 17-18, 72.
- ↑ Heuzey, Miss. de Macéd., toute la partie relative à Philippes et à ses environs. Plus tard, le grec reprit complètement le dessus.
- ↑ Heuzey, p. 40, 41, 46, 140.
- ↑ Heuzey, p. iv-v, 42, 137-138, etc.
- ↑ Heuzey, p. 78 et suiv.