Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/233

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logue à celui où naquit la poésie agronomique et sentimentale de Virgile. La plaine toujours verdoyante offrait des cultures variées de légumes et de fleurs[1]. D’admirables sources, jaillissant du pied de la montagne de marbre doré qui couronne la ville, répandaient, quand elles étaient bien dirigées, la richesse, l’ombrage et la fraîcheur. Des massifs de peupliers, de saules, de figuiers, de cerisiers, de vignes sauvages, exhalant l’odeur la plus suave, dissimulent les ruisseaux qui coulent de toutes parts. Ailleurs, des prairies inondées ou couvertes de grands roseaux montrent des troupeaux de buffles à l’œil blanc mat, aux cornes énormes, la tête seule hors de l’eau, tandis que des abeilles et des essaims de papillons noirs et bleus tourbillonnent sur les fleurs. Le Pangée, avec ses sommets majestueux, couverts de neige jusqu’au mois de juin, s’avance comme pour rejoindre la ville à travers le marais. De belles lignes de montagnes terminent l’horizon de tous les autres côtés, ne laissant qu’une ouverture par laquelle le ciel fuit et laisse pressentir dans un lointain clair le bassin du Strymon.

  1. Théophraste, Hist. plant., II, 2 ; IV, 14 (16), 16 (19) ; VI, 6 ; VIII, 8 ; De causis plant., IV, 12 (13) ; Pline, Hist. nat., XXI, 10. Encore aujourd’hui, près du Dekili-tasch, il y a de beaux jardins maraîchers.