Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/234

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Philippes offrait à la mission un champ des mieux appropriés. Nous avons déjà vu qu’en Galatie les colonies romaines d’Antioche de Pisidie, d’Iconium, avaient accueilli très-favorablement la bonne doctrine ; nous observerons la même chose à Corinthe, à Alexandria Troas. Les populations depuis longtemps assises, ayant de longues traditions locales, se montraient moins portées aux nouveautés. La juiverie de Philippes, s’il y en avait une, était peu considérable : tout se bornait peut-être à des femmes célébrant le sabbat ; même dans les villes où il n’y avait pas de juifs, le sabbat était d’ordinaire célébré par quelques personnes[1]. En tout cas, il semble bien qu’il n’y avait pas ici de synagogue[2]. Quand la troupe apostolique entra dans la ville, on était aux premiers jours de la semaine. Paul, Silas, Timothée et Luc restèrent quelques jours renfermés chez eux, attendant, selon l’usage, le jour du sabbat. Luc, qui connaissait le pays, se rappela que les personnes gagnées aux coutumes juives avaient l’usage de se réunir ce jour-là hors des faubourgs, sur le bord d’une petite rivière très-encaissée, qui sort de terre

  1. Voir les Apôtres, p. 294-295.
  2. Cela résulte de Act., xvi, 13 et suiv., comparé à Act., xvii, 1, 10.