Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/235

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à une lieue et demie de la ville par une énorme source bouillonnante, et qu’on appelait Gangas ou Gangitès[1]. Peut-être était-ce là l’antique nom aryen des fleuves sacrés (Ganga)[2]. Ce qu’il y a de sûr, c’est que la scène pacifique racontée par les Actes, et qui marqua le premier établissement du christianisme en Macédoine, eut lieu à l’endroit même où, il y avait un siècle, s’était décidé le sort du monde[3]. Le Gangitès marqua, dans la grande bataille de l’an 42 avant Jésus-Christ, le front de bandière de Brutus et de Cassius.

Dans les villes où il n’y avait pas de synagogue, les réunions des affiliés au judaïsme se faisaient

  1. Appien, Guerres civ., IV, 106-107 ; Dion Cassius, XLVII, 47. Aujourd’hui rivière de Bounarbachi. Voir le plan de Philippes de M. Heuzey, et le texte, p. 97, 106, 120. Hérodote (VII, 113) parle d’une rivière Angitès (l’Angista actuel), qui, dit-il, se jette dans le Strymon à l’occident du Pangée. C’est peut-être le même nom que Gangitès ; la rivière de Bounarbachi est, en effet, le plus fort affluent du marais central de la plaine de Philippes, lequel se décharge dans l’Angista, puis dans le Strymon. Voir la carte de Turquie de Kiepert, et Cousinéry, Voy. dans la Macéd., II, p. 45 et suiv.
  2. Cette masse d’eau provenant d’une seule source, comme le Loiret, devait en effet inspirer aux anciens des idées religieuses.
  3. L’arc appelé Kiémer, situé vers l’endroit mentionné par les Actes, peut avoir été élevé en souvenir de la bataille. Heuzey, p. 118-1-20.