Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/236

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dans de petites constructions hypèthres, ou souvent simplement en plein air dans des espaces à peine clos, qu’on appelait proseuchæ[1]. On aimait à établir ces oratoires près de la mer ou des rivières, afin d’avoir des facilités pour les ablutions[2]. Les apôtres se rendirent à l’endroit indiqué. Plusieurs femmes y vinrent, en effet, pour faire leurs dévotions. Les apôtres leur parlèrent et leur annoncèrent le mystère de Jésus. Ils furent bien écoutés. Une femme surtout fut touchée : « Le Seigneur, dit le narrateur des Actes, ouvrit son cœur. » On l’appelait Lydia ou « la Lydienne », parce qu’elle était de Thyatires[3] ; elle faisait le commerce d’un des principaux produits de l’industrie lydienne[4], la pourpre. C’était une personne

  1. Inscr. dans les Antiquités du Bosphore cimmérien, no 22 ; Mél. gréco-rom. de l’Acad. de Saint-Pétersb., II, p. 200 et suiv. ; Épiph., Contra hær., hær. lxxx, 1. Comp. Juvénal, iii, 296.
  2. Jos., Ant., XIV, x, 23 ; Pseudo-Aristeas, p. 67 (édit. Moriz Schmidt) ; Philon, In Flaccum, § 14 ; Tertullien, De jej., 16.
  3. Comparez comme analogue Κορινθία, Corp. inscr. gr., no 3847 n ; Le Bas, III, no 1022 ; Miss. de Phén., inscr. de Sidon.
  4. Pline, H. N., VII, 57 ; Maxime de Tyr, xl, 2 ; Valerius Flaccus, IV, 368-369 ; Claudien, Rapt. Proserp., I, 276 ; Élien, Anim., IV, 45 ; Strabon, XIII, iv, 14. Comp. Corpus i. g., nos 3496, 3497, 3498, 3924, 3938 ; Le Bas, III, 1687 ; Wagener, dans la Revue de l’instr. publ. en Belgique, 1868, p. 1 et suiv. Les juifs paraissent avoir été particulièrement adonnés à cette industrie (Wagener, l. c.).